Le lancement du projet « Blanche Vlm » fête déjà son troisième anniversaire et notre envie de contribuer à faire avancer la recherche sur la mucoviscidose, ne cesse de grandir !
Pour Blanche, âgée aujourd’hui de 3 ans et demi, l’année 2021 fut riche en émotions.
En juillet dernier, l’arrivée tant attendue sur le marché français, du traitement Kaftrio a suscité beaucoup d’espoir chez les nombreux patients atteints de la mucoviscidose pouvant bénéficier de ce traitement !
En effet, sur la base des données recueillies lors des essais cliniques, la Haute Autorité de Santé (HAS) a reconnu en novembre dernier, la grande valeur ajoutée de ce traitement.
Cette thérapie améliore le fonctionnement de la protéine (CFTR) défectueuse chez le patient atteint de la mucoviscidose.
Elle présuppose que le patient puisse créer lui-même cette protéine ce que les mutations sévères de la mucoviscidose n’autorisent pas toujours.
Après avoir catégoriquement réfuté l’existence de la protéine CFTR chez Blanche depuis sa naissance, l’équipe médicale conservait toutefois un doute.
En début d’année, le professeur en charge de la recherche à Necker a donc décidé d’approfondir les recherches sur la mutation encore très méconnue dont souffre Blanche du fait de son unicité en France et de son extrême rareté dans le monde (14 cas avérés).
Malheureusement, les lourds examens que cette petite fille a dû, une nouvelle fois endurer, ont retiré toute lueur d’espoir de pouvoir bénéficier du nouveau traitement Kaftrio.
Blanche rejoint ainsi le groupe des patients affectés par la mucoviscidose auquel aucun traitement adapté n’est proposé aujourd’hui.
Cependant en septembre, Blanche, très excitée, connaissait sa première rentrée scolaire! « Enfin.. ! » vous dirait-elle. Depuis le temps qu’elle attendait ce moment pour faire comme ses frères aînés dont elle se sent si proche.
Seule ombre au tableau, la vie à l’école l’expose à de nombreux et nouveaux microbes dont elle était jusqu’alors préservée sans évoquer l’omniprésence de la Covid…
Mais Blanche petite fille combative, ne rechigne jamais pour la prise de ses médicaments ou pour ses traitements quotidiens lui permettant de continuer à Vivre comme tous les enfants de son âge.
Notre foi en la recherche reste parfaitement intacte et attise même notre persévérance en cette période impactée par la pandémie, pour lever des fonds indispensables au soutien des programmes prometteurs en cours auxquels nous croyons plus que jamais.
- Equipe Olivier Tabary, Hôpital Saint Antoine, 56 000 €
Nouvelle approche thérapeutique pour tous les patients atteints de mucoviscidose. - Equipe Harriet Corvol, Hôpital Saint Antoine, 56 200 €
Les gènes modificateurs de la mucoviscidose : nouveaux phénotypes et pharmacogénétique. - Equipe Véronique Stoven, Ecole des Mines de Paris, 33 000 €
Une approche de la mucoviscidose par Biologie des Systèmes et Machine-Learning. Identification de nouvelles cibles thérapeutiques et de candidats médicaments. - Equipe Isabelle Sermet, Hôpital Necker, 25 000 €
Correction du transport de chlorure et de bicarbonate au sein de l’épithélium respiratoire par les modulateurs de CFTR. Application aux mutants rares et perspectives thérapeutiques. - Equipe Jean-Michel Sallenave, Hôpital Bichat, 29 820 €
Etude de la voie IL-6/antimicrobiens/réparation dans la mucoviscidose : étude mécanistique et interventionnelle. - Alexandre Hinzpeter, Hôpital Necker, 10 000 €
Stratégie d’inclusion des exons de CFTR portant des mutations du site accepteur d’épissage.
Les projets planifiés sur plusieurs années, sont refinancés chaque année en fonction des résultats obtenus dont l’insuffisance provoque parfois l’arrêt. En revanche, l’afflux constant de dons garantit le maintien du financement des programmes entamés ainsi que des nouveaux programmes prometteurs.
Espérant pouvoir continuer à compter sur vous en 2022, les parents de Blanche, Marc et Quiterie, se joignent à moi pour vous souhaiter de très belles fêtes de fin d’année.
MERCI,
Émilie Rochon
CONTEXTE
La protéine CFTR forme un canal à la surface des cellules dont la fonction est de réguler le transport des ions dans le corps. Lorsque ce canal est déficient ou absent dû à des mutations sur le gène CFTR, le mucus protecteur, naturellement présent à la surface des cellules, s’épaissit et obstrue notamment les voies respiratoires et digestives, engendrant de graves conséquences sur de multiples organes : c’est la mucoviscidose.
Plus de 2 000 mutations différentes du gène CFTR sont recensées à ce jour, avec des effets très variables sur la santé des patients.
Les nouveaux traitements modulateurs et correcteurs visent à restaurer les fonctions d’un canal CFTR présent dans les cellules, mais déficient.
Pour certains patients, ces thérapies peuvent révolutionner leur quotidien ; pour d’autres en revanche ils sont peu efficaces.
Par ailleurs, ces médicaments ne permettent pas de soigner les patients porteurs de mutations qui bloquent totalement la fabrication de la protéine CFTR, tel est le cas de Blanche.
Ainsi, les projets présentés ci-après explorent des stratégies alternatives, qui pourraient bénéficier à tous les patients, quelles que soient les mutations dont ils sont porteurs.
- Equipe Olivier TABARY, Hôpital Saint Antoine
« Nouvelle approche thérapeutique pour tous les patients atteints de mucoviscidose. »
L’équipe du Pr Tabary développe un composé pour renforcer la production dans les cellules d’un canal alternatif – le canal ANO1 – afin de compenser l’activité insuffisante (ou inexistante) du canal CFTR. Ce projet très prometteur a déjà fait l’objet de 3 brevets et l’équipe travaille actuellement à rassembler les données nécessaires pour envisager un essai clinique. - Equipe Harriet CORVOL, Hôpital Saint Antoine
« Les gènes modificateurs de la mucoviscidose : nouveaux phénotypes et pharmacogénétique. »
Depuis 8 ans, l’équipe du Pr Corvol mène un programme de recherche national qui a permis d’analyser l’ensemble des gènes de près de 5000 patients et recherche des différences qui pourraient expliquer la diversité des profils cliniques et les variations de réponse aux traitements. L’identification d’autres gènes impactant les multiples pathologies de la mucoviscidose – appelés gènes modificateurs – apportera de nouveaux leviers pour soigner chaque patient de façon personnalisée, selon les gènes dont il est porteur. - Equipe Véronique STOVEN, Ecole des Mines de Paris
« Une approche de la mucoviscidose par Biologie des Systèmes et Machine-Learning. Identification de nouvelles cibles thérapeutiques et de candidats médicaments.»
Le défaut d’activité du canal CFTR impacte de multiples mécanismes biologiques, mais les interactions en jeu restent mal comprises. L’équipe du Pr Stoven emploie de nouveaux outils d’intelligence artificielle pour analyser des données cliniques, biologiques et génétiques, et établir des liens entre les différents phénomènes observés. Ces connexions pourraient constituer de nouvelles cibles thérapeutiques et permettre de prédire l’action de potentiels médicaments. - Equipe Isabelle SERMET, Hôpital Necker
« Biomarqueurs prédictifs de la thérapie personnalisée dans la mucoviscidose. »
Afin d’évaluer les effets des candidats-médicaments dans les conditions les plus représentatives de la réalité, l’équipe du Pr Sermet travaille à mettre au point des modèles de cellules présentant toutes les caractéristiques génétiques des patients. De tels modèles serviront à tester des candidats-médicaments à grande échelle, pour des patients porteurs de mutations variées, et de maximiser ainsi les chances de découvrir un traitement efficace pour chacun. - Equipe Jean-Michel SALLENAVE, Hôpital Bichat
« Etude du statut des lymphocytes innés ILCs dans le tractus respiratoire des patients mucoviscidosiques : analyse et mécanismes physio-pathologiques. »
Une autre approche, portée par l’équipe du Pr Sallenave, pour compenser les défaillances du système immunitaire consiste à stimuler la production de globules blancs d’un autre type – les lymphocytes innés – capables de produire des antibiotiques naturels qui protègent notamment contre les infections pulmonaires.